Qu’est ce que le Nirvana ?
Evoqué également dans l’hindouisme, le Nirvana est un concept fondamental du bouddhisme. Mais la manière d’accéder à cet état ou plutôt à ce « non-état » varie selon les traditions. Nous allons voir dans cet article la définition du Nirvana.
Ce mot vient d’un verbe sanscrit signifiant « éteindre » (une flamme), « expirer ». S’il est né dans l’hindouisme, il est désormais bien plus utilisé dans le bouddhisme qui a assuré son succès auprès du grand public occidental où il est devenu, à tort, synonyme d’un état de bonheur permanent, d’un paradis.
Ce terme a été popularisé en Occident par le philosophe allemand Arthur Schopenhauer (1788-1860) puis utilisé par le psychanalyste Sigmund Freud qui évoquait le « principe du Nirvana » pour décrire la voie du psychisme qui retourne vers le néant comme une pulsion de mort.
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Dans l’histoire du bouddhisme la définition du Nirvana est l’une des plus débattues. En sanskrit, le Nirvana désigne « extinction » comme s’il s’agissait de l’extinction des trois flammes que sont l’avidité, la haine et l’ignorance. A l’image de Buddha qui partit de son milieu aristocratique pour découvrir l’ascèse et la méditation, il découvrit en pratiquant auprès de grands maitres que le remède à la souffrance humaine résidait dans un lâcher prise total de ses désirs et de ses attachements. Souvent considéré comme un synonyme du paradis chrétien en réalité il n’en est pas. Atteindre le Nirvana revient à atteindre un état de délivrance complet. Ou plutôt, si l’on va encore un peu plus loin, un non-état proche de la mort physique. Les pollutions mentales disparaissent, la conscience s’élève à son plus haut niveau et l’être fait corps avec la nature. Bouddha de son vrai nom Siddhārtha Gautama à la fin de son périple s’était retrouvé en position du lotus sous un arbre pour « prendre la terre à témoin » et atteindre le Nirvana. La définition du Nirvana correspond donc à la cessation de la souffrance humaine « dharma ».
« Là où il n’y a rien, où rien ne peut être saisi, c’est l’île ultime. Je l’appelle le Nirvana. L’extinction complète de la vieillesse et de la mort », peut-on lire dans le Sutta Nipata, recueil de sûtras du bouddhisme ancien.
Si l’on croit aux cycles de réincarnation de l’âme comme la tradition bouddhiste, il est bon de savoir que le nirvana – comme point culminant de l’éveil spirituel ou « illumination » – met fin à ce cycle incessant de réincarnations. C’est pourquoi Bouddha n’est pas un Dieu mais un maitre ascensionné. Par son dévouement et sa sagesse il a accédé aux hauts lieux et on peut le prier et lui faire part de nos souffrances du quotidien.
Le Nirvana est donc le but ultime de la pratique bouddhique. « Comme une flamme soufflée par un vent puissant va en repos et ne peut être définie, ainsi le sage qui est libéré du corps et de l’esprit va en repos et ne peut être défini », lit-on aussi dans le Sutta Nipata.
Que signifie le nirvana dans l’hindouisme ?
Ce terme n’est pas fréquemment utilisé on lui préfère le terme de moksha « libération ». La différence fondamentale entre les deux visions du nirvana est que l’un est considéré comme un total lâcher prise et vide de l’égo alors que l’autre est une maitrise parfaite et pleine du soi. Si l’on prend le sens littéral il y a meme une nette contradiction.
Les hindous préfèrent le terme de samadhi (« calme » en sanskrit) qui désigne une forme de pleine conscience obtenue après une méditation intensive, une sorte de connexion au divin en soi. On a donc d’un coté le Nirvana qui s’apparente au vide et le Samadhi qui tend vers la plénitude.
Pour en savoir un peu plus sur le samadhi n’hésitez pas à lire un de nos articles sur le sujet !
Lisez aussi : Qu’est-ce que l’hindouisme ? Découvrez les éléments fondateurs de cette religion
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