Le paganisme : un terme chargé d’histoire(s)
Le paganisme est un terme que les chrétiens utilisaient au VIème siècle pour désigner la religion de ceux qui n’étaient ni chrétiens ni juifs.
Littéralement, le terme Paganus signifie « païen » en latin. Cependant l’origine étymologique du mot est encore aujourd’hui sujette à débats. Pour certains, Paganus signifie « civil », tandis que pour d’autres, il veut dire « paysan ». Durant les prémices de son utilisation, ce mot pouvait en effet tout aussi bien servir à désigner les habitants des campagnes par opposition à ceux des villes comme les civils par opposition aux militaires.
Il fut ensuite utilisé en tant que sobriquet populaire par les chrétiens afin de désigner les personnes qui n’étaient pas baptisées. L’usage de ce terme se retrouve également pour évoquer de façon péjorative les personnes considérées comme ignorantes, mais aussi pour désigner les philosophes grecs, certains chrétiens qu’on estimait mal convertis ou qui semblaient peu investis dans leur foi.
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Le paganisme : un terme chargé d’histoire(s)
Si l’on remonte à l’an 370, on retrouve le terme « panganus » inscrit dans des textes de lois impériales du code théodosien. Dans ce contexte, le mot est employé pour désigner ceux qui pratiquent la magie, les personnes superstitieux ou qui semblent vouloir défier l’ordre établi.
Païen, paganus, sont donc des étiquettes qu’ont accolé les membres de la religion montante aux religions dites déclinantes. Les chrétiens ont appelé paganisme ce qu’on désigne comme le polythéisme antique, auquel les gens des campagnes restèrent longtemps fidèles. Au moyen-âge, les musulmans eux-mêmes ont été considérés comme païens par certains fervents chrétiens.
Certains phénoménologues nous livrent une interprétation différente du paganisme. Selon eux, le paganisme doit être considéré comme un mode d’appréhension du sacré (ou du divin) à travers des médiations purement naturelles : on évoque ainsi la nature matérielle, la nature vivante ou bien la nature psychologique de l’homme (représentations des dieux sous formes cosmique, végétale, animale, humaine). A l’opposé, les religions chrétienne et judaïque inscriraient leurs fidèles dans une médiation active et volontaire. La volonté d’un dieu sans figure coïnciderait avec le vouloir effectif et efficient d’une communauté active qui se consacre à lui.
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Tandis que le paganisme serait considéré comme une religion d’imagination, de représentation, le judéo-christianisme se révèle comme une religion d’action, dont les fidèles font l’histoire.
A l’époque actuelle, on utilise le terme de paganisme, toujours avec le regard de la culture chrétienne d’Europe, des religions lointaines qui n’ont jamais participé à la fondation du mot, telles que l’hindouisme.
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