Philosophie et magie égyptienne
La civilisation de l’ancienne Egypte a longuement inspiré et influencé d’autres civilisations, au point que leur renommée dans le domaine médical et magique les amenait à former des étrangers, sur place ou sur le territoire des intéressés, bien que cette dernière configuration fût plus rare. De nos jours, leur influence peut encore se faire ressentir et pour cause : les religions monothéistes principales découlent en partie des croyances égyptiennes. Avec l’essor de plus en plus important d’une spiritualité païenne, certains redonnent même vie à ses courants de pensées. Bien qu’il reste encore des mystères à résoudre, les principales clés pour une pratique sont disponibles dans les ouvrages d’égyptologie ainsi que dans la lecture entre les lignes de ceux-ci. En Savoir plus sur la Philosophie et Magie égyptienne.
Philosophie et magie égyptienne – La philosophie : les concepts du Bien et du Mal
Avant de se lancer corps et âme dans la magie égyptienne, il est essentiel de comprendre sa philosophie. Le lien entre l’humanité et le divin se retrouve dans chaque élément de la vie. Ils considéraient que ce qui se passe en haut, dans le monde des dieux, se répercute sur le monde des Hommes et vice-versa. Les influences sont donc réciproques et les deux sphères tendent vers le même dessein : maintenir l’ordre cosmique établi par Maât, déesse de l’ordre et de la justice. De manière simplifiée dans notre société actuelle, cela se traduit par le combat du Bien contre le Mal. Pourtant, dans la philosophie égyptienne, ce manichéisme ne tient pas la route et ce pour une raison simple : chaque être, même divin, représente les deux faces d’une seule et même pièce. Le Bien et le Mal se retrouvent en chacun de nous et l’un ne peut exister sans l’autre.
Pour les Égyptiens, l’annihilation du Mal et du chaos est impossible, on ne peut que le contenir. Ceci est retranscrit dans les récits du combat du dieu soleil Rê contre le monstre Apophis (Apêp de son nom égyptien). Chaque nuit, la barque solaire traverse les « Enfers » et le dieu Rê, accompagné et soutenu tantôt par le dieu Seth ou le dieu Sobek, combat cet être qui représente l’antithèse de la vie. Il est d’ailleurs dit que le ciel rougeoyant représente le sang qui coule du serpent du chaos après avoir été transpercé. Ce cycle se répète inlassablement chaque nuit. Par ailleurs, durant ce combat, un dieu particulièrement craint et peu apprécié, car chaotique, participe à la contention du chaos primordial : Seth. Il représente à merveille la complexité de la philosophie égyptienne. Bien qu’on puisse le considérer comme mauvais, il participe toutefois au maintien de l’équilibre et donc de l’ordre. Sans passé par ce passage pseudo héroïque, son existence est acceptée, car bien qu’il représente la violence et le désordre, il est nécessaire à l’ordre établi par Maât.
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Il est d’ailleurs possible de faire un lien direct avec la sorcellerie occidentale et la loi de l’équilibre. Chaque action a un effet, même si l’intention est considérée comme bonne. Attirer la chance pour soi ou quelqu’un d’autre, amènera un effet secondaire et portera la poisse à une autre. D’une certaine manière, cela représente ce fameux ordre cosmique dans lequel chaque chose a une place et lorsqu’un élément est modifié ou déplacé, un autre suit ce mouvement à l’opposé afin que la balance retrouve sa stabilité.
La magie égyptienne : sa place dans la société et son utilité
Le magicien ou la magicienne était bien entendu un être particulièrement haut placé dans la société et surtout un initié. En premier lieu, la magie est étatique et le plus grand magicien se trouve être le pharaon, en raison de son caractère divin. Le but tend à maintenir l’équilibre et l’ordre cosmique qui se répercute directement sur terre. On retrouve également la magie chez les prêtres et les prêtresses, les hauts dignitaires ainsi que chez les médecins.
Les futurs prêtres sont initiés des secrets et des mystères de la vie dans ce que l’on appelle « La Maison de Vie », lieu souvent attenant aux temples. Il leur est interdit, surtout pour les futurs prêtres, de se mêler au reste de la population. Leur langage est d’ailleurs incompréhensible aux oreilles des indiscrets qui osent écouter ce qui s’y passe. On y apprend la philosophie, les vrais noms des dieux ainsi que tous les secrets de la magie et notamment l’écriture hiéroglyphique considérée comme magique et sacrée. Les médecins sont également initiés à la magie, car elle va de paire avec la médecine. Par ailleurs, les médecins les plus réputés sont les généralistes, contrairement à notre époque qui considère le spécialiste comme meilleur, car ils connaissent tout du corps humain.
Mais qu’en est-il de la population générale ? Le peuple pratique également la magie, principalement la protection du foyer et des membres de celui-ci, mais pas que ! Considéré par Christian Jacq, reconnu dans les écrits égyptologiques, comme un ersatz de magie, le peuple a parfois recours à l’envoûtement afin d’obtenir les faveurs sexuelles de la personne désirée et même son amour. Il arrive même que certains pratiquent ce que l’on qualifie de magie noire en occident, soit pour la vengeance, soit simplement pour nuire à quelqu’un considéré comme un rival ou un ennemi. Le désir est très primaire et s’éloigne de ce que la magie est sensé apporté : le maintien de l’équilibre cosmique. Néanmoins, la population prie les dieux dans ce sens et leur amène diverses offrandes dans les temples.
Les outils et techniques
Les initiés utilisent beaucoup les hiéroglyphes comme « support » magique. Les noms ont un pouvoir puissant, car ce sont eux qui font exister chaque chose. Par ailleurs, la plus grande condamnation était de voir son nom effacé à jamais. Sans celui-ci, il était impossible d’accéder à l’après vie. Outre l’écriture sacrée qui permettait de communiquer avec les dieux et d’apporter la guérison, les golems et statuettes étaient fortement utilisées par le peuple. Elles pouvaient représenter une personne ou un dieu. La magie des nombres était alliée à la magie des nœuds, en l’honneur d’Isis, Aset de son nom égyptien. Les Égyptiens utilisaient également beaucoup l’or et les pierres précieuses, les incrustant régulièrement sur leurs amulettes, qui étaient courantes dans les pratiques magiques étatiques et populaires.
Ces lignes permettent de se faire une vague idée de ce que fut la magie dans l’ancienne Egypte et de voir des échos avec certaines pratiques actuelles. Rien d’étonnant, car certains aspects de leur vision du monde et de la spiritualité s’est étendue jusqu’en Europe. La philosophie égyptienne est vaste et complexe, surtout en ce qui concerne le lien étroit entre la vie et la mort, qui n’a pas été abordé ici. Leur mythologie est toute aussi vaste et changeante au rythme des siècles de pérennité de cette civilisation des plus intrigantes.
Si le sujet vous intéresse, nous vous invitons à lire les ouvrages de Christian Jacq sur le sujet et plus particulièrement le texte « Le monde magique de l’Egypte ancienne » qui regorge de précieuses informations pour les curieux ou pour ceux qui souhaitent se diriger vers une pratique suivant le courant égyptien.
La Philosophie et Magie égyptienne – Les 3 Fileuses
Instagram: @les3fileuses
Internet: les3fileuses.com
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